vendredi 5 juillet 2013

Etape 05 **** : Séez - La Thuile (Italie): 43km

Samedi 15 juin 2013

 

Dire que pour ces 43km, je partais dans l'inconnu et que je me suis demandé plus d'une fois le matin de cette journée ce que je foutais là, dans ce décor magnifique et dans la plus difficile montée que je n'avais jamais fait, lesté de 20kg de bagages, est un euphémisme...

Mais quelle journée grandiose !
Au pied du col, je pensais passer une journée galère: 30km de montée, sur le papier, ça laisse toujours de l'appréhension! Mais ce que j'ignorais, c'est que je me trompai sur toute la ligne. Ce fut le genre de journée où tout alla bien, et qui nous fait encore plus aimer le cyclotourisme...

Aidé par une météo franchement optimale, soleil, avec une température de 18°-20° tout au long de la journée au fur et à mesure que je grimpais, et surtout, un vent de dos se renforçant au fur et à mesure de l'altitude...


Le col du Petit Saint-Bernard, à 2180m, venait d'ouvrir 3 jours avant, et il était dit qu'il y avait encore des murailles de neige au sommet... mais ce que j'allais voir allait dépasser tout ce que j'aurais pu imaginer !

Il faut bien dire que, dans une telle montée, régulière mais longue de 30km, le plus dur est de trouver son rythme de croisière, pour ne pas se mettre dans le rouge. Il faut au minimum 1km, à jouer avec les vitesses, pour trouver celle idéale.
Mais à vrai dire, la vitesse, je m'en fichais : ce qui m'importait, c'était d'arriver à La Thuile avant la nuit, point final. Je partais à 9h30 le matin, j'avais donc un peu de marge...

Vers 1200m

Vers 1500m

Vers 1650m : vue sur la haute vallée de l'Isère : au fond Tignes.


J'avais prévu 5 à 6h de montée : grâce au vent favorable, j'en aurai mis 3h30 !
Je pensais d'ailleurs m'arrêter déjeuner à La Rosière, aux deux tiers de la montée... mais l'état de fraicheur (tout relatif...) que j'avais et la météo optimale me poussèrent à continuer jusqu'au sommet, soit 8 km. Il aurait été dommage de ne pas en profiter...

Il faut aussi savoir que lorsqu'on roule avec des sacoches, le vent a un effet renforçant : de face ça devient vite un enfer, latéralement ça peut être très déstabilisant, mais de dos c'est une véritable assistance...

Cette montée, comme bien d'autres montées alpines, a un gros avantage pour les cyclistes : tous les kilomètres des bornes indiquent le nombre de kilomètres restant... et même si à 9km/h les kilomètres ne défilent pas vite, c'est assurément d'un certain soutien moral : entre Séez et La Rosière, il y a 18 kilomètres, et il y aurait franchement peu de points de repères dans cette route virageuse et forestière, sans ces bornes kilométriques, indiquant en outre le pente moyenne du kilomètre à venir...


Vers 1350m

A l'entrée de la Rosière, vers 1800m

La Rosière


Les 8 derniers kilomètres furent du pur bonheur. Déjà par le décor spectaculaire, mais surtout grâce à ce fort vent de dos et cette route en 'S' dans une vallée large, me permettant un appui éolien continu, au point d'atteindre par endroit des pointes à 15km/h...

A la sortie de la Rosière, le début du paysage magique

Vers 1900m


Et puis arrivèrent les derniers kilomètres, les 3 derniers kilomètres... y aurait-il des mots pour décrire ce paysage surréaliste, par 20° environ et dans des paysages hivernaux faits de murs de plusieurs mètres de neige un 15 juin?





Passer le col dans ces conditions fut tout simplement magique, enchanteur. Et le plus incroyable, c'est que ce fort vent de dos du sud-ouest apportant chaleur m'avait porté au sommet du col, à un point que j'aurais encore pu continuer des kilomètres! Le paysage et le contexte en lui-même, surréaliste, était un véritable dopant naturel...
Motards, cyclistes, skieurs ou kite-surfeurs, touristes ou locaux présents au col... tous avaient le même mot : magique !

La statue de Saint-Bernard, protecteur du col.


Au sommet du col, après avoir passé le Saint-Bernard protecteur du col, un bon repas lourd ne fut toutefois pas de refus, c'est ainsi que je pris une bonne assiette de charcuterie patates et fromages locaux dans le refuge du sommet, avant de descendre côté italien, par une météo nettement rafraichie. A 2200m le temps change vite.



Quel beau Petit Saint Bernard !

Arrivée en Italie (du moins... je crois !)

Le massif du Mont Blanc

Col côté italien




13 kilomètres de descente très technique vers La Thuile dans le Val d'Aoste, époustouflante par la beauté de ses paysages, avec tantôt à gauche tantôt face à moi, le majestueux massif du Mont Blanc.
Il fallait néanmoins être très vigilant dans les premiers kilomètres, par la faute d'une route rendue très glissante par la fonte des neiges: en plusieurs endroits sur la route c'était de 1 à 2 cm d'eau qui étaient présents !

La descente vers La Thuile, que l'on voit sur la droite


La Thuile est un village devenu station de ski il y a quelques décennies, très reconnu en Italie.




La rivière du village à la limite de la crue, du à la forte fonte des neiges


J'aurai passé le col à 8,5km/h de moyenne, sans véritablement puiser dans mes réserves physiques. Grâce au vent plutôt favorable côté français, je n'aurai pas eu la moindre crampe jusqu'en Italie ! J'étais donc plutôt étonnamment frais pour cette première partie du voyage, après avoir fait le plus dur.

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